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ArchivesLa création d’Héma-Québec dans le tumulte de la Croix-Rouge

Échantillons sanguins ornés d'étiquettes de la Croix-Rouge et placés sur une table.

Échantillons sanguins identifiés par la Croix-Rouge canadienne

Photo : Radio-Canada

Radio-Canada

Le 26 novembre 1997 est déposé le rapport sur le scandale du sang contaminé au Canada. Il blâme la Croix-Rouge et les différents ordres de gouvernement pour la gestion de l'approvisionnement en sang au début des années 1980. Retour sur les événements.

Dans les années 1980, des milliers d'hémophiles et de transfusés canadiens contractent le virus du sida ou de l’hépatite C après avoir reçu du sang ou des produits sanguins.

Le Canada n’est pas le seul touché par une contamination du système d’approvisionnement en sang. Plusieurs pays tels que la France, l’Allemagne, le Japon et les États-Unis ont également vécu ce qu’on a appelé « le scandale du sang contaminé ».

La Croix-Rouge canadienne attendra 1985 pour effectuer des tests de dépistage auprès de ses donneurs et de retirer certains produits sanguins utilisés par les hémophiles.

Puis, au début des années 90, une commission d’enquête publique fera la lumière sur les erreurs, les délais et la négligence des décideurs dans cette affaire.

La Commission Krever sur l’approvisionnement en sang

C’est une des grandes tragédies humaines que le Canada a connues depuis des décennies.

Une citation de Bernard Derome

Le 26 novembre 1997, le chef d’antenne Bernard Derome ouvre le Téléjournal sur une étape franchie dans l’affaire du sang contaminé.

Après quatre ans d’une enquête semée d’embûches, le juge Horace Krever dépose son rapport. La journaliste Christine St-Pierre en résume les 1200 pages.

Krever y blâme la Croix-Rouge canadienne et les responsables de la distribution du sang, mais ne condamne aucun individu.

La toute première des 50 recommandations du rapport : indemniser les victimes, sans égard à la faute.

Les indemnisations des victimes de sang contaminé

Quelques mois plus tard, le gouvernement fédéral et les provinces annoncent un programme de compensation de 1,1 milliard de dollars pour les victimes.

L’offre ne s’adresse toutefois qu’aux personnes qui ont contracté l’hépatite C à la suite de transfusions de sang contaminé entre le 1er janvier 1986 et le 1er juillet 1990.

Comme en témoigne ce reportage de Maxence Bilodeau au Téléjournal du 27 mars 1998, le programme laisse de nombreuses victimes mécontentes. C’est sous les huées que le ministre fédéral de la Santé Allan Rock doit quitter la conférence de presse.

Il faudra attendre 2006 pour qu’un second programme dédommage ceux qu’on a surnommés « les victimes oubliées » du scandale du sang contaminé.

Au dépôt de son rapport, le juge Krever recommandait pourtant que toutes les personnes infectées dans cette affaire soient indemnisées.

Pourquoi Héma-Québec?

Jean Rochon pointant une grande carte qui illustre les étapes du processus de système de gestion du sang.

Le ministre Jean Rochon expliquant le nouveau système de gestion du sang au Québec, dans une conférence de presse le 30 mars 1998

Photo : Radio-Canada

Dans son rapport, le juge Krever demandait également une révision complète de la gestion et de la distribution du sang au Canada. Héma-Québec prend forme dans la foulée.

Le 30 mars 1998, Maxime Bertrand présente la nouvelle entité dans un reportage au Téléjournal. Deux jours plus tôt, on avait fait l’annonce du programme fédéral-provincial d’indemnisation des victimes. Cette fois, Québec choisit de faire cavalier seul.

Dans le reste du Canada, un nouvel organisme, la Société canadienne du sang, remplacera les services transfusionnels de la Croix-Rouge. Au Québec, c’est un organisme distinct, Héma-Québec, qui sera responsable de tout le traitement des produits sanguins.

Le ministre de la Santé Jean Rochon explique que le Québec sera mieux servi par ce système, qui offre davantage de flexibilité pour approvisionner les 125 hôpitaux de la province. Il se donne cinq mois pour le mettre en place.

L’important, comme le conclut la journaliste Maxime Bertand, c’est de convaincre les Québécois que ce nouveau système de gestion du sang est sûr et digne de confiance.

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