Des temps d’attente qui s'allongent pour certaines opérations au Canada
Il fallait attendre plus longtemps pour obtenir une opération de la cataracte au Canada en 2017.
Photo : CBC
Prenez note que cet article publié en 2018 pourrait contenir des informations qui ne sont plus à jour.
Les Canadiens doivent attendre plus longtemps qu'il y a trois ans pour obtenir un remplacement articulaire ou une opération chirurgicale de la cataracte, selon des données de l'Institut canadien d'information sur la santé (ICIS) publiées jeudi.
En 2017, 71 % des patients canadiens qui avaient besoin d'une opération de la cataracte l'ont eue dans le délai recommandé de 16 semaines, contre 76 % en 2015.
L’écart est cependant plus grand lorsqu’on analyse les données pour les remplacements articulaires. Ainsi, en 2017, 76 % des patients canadiens ayant eu une arthroplastie de la hanche, et 69 % de ceux qui ont eu une arthroplastie du genou, ont été opérés dans les délais recommandés. Ces données étaient respectivement de 81 % et de 77 % en 2015.
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Des différences entre provinces
« La plupart des provinces ont vu un déclin dans le pourcentage de patients qui réussissent à avoir leur traitement dans les délais recommandés », affirme Christina Lawand, chercheuse principale à l’Institut canadien d’information sur la santé.
Certaines provinces s’en tirent mieux que d’autres. « On voit, par exemple, que le Québec a réussi à maintenir le nombre de patients qui reçoivent leur opération dans les délais recommandés. L’Ontario a des résultats qui sont un peu supérieurs à la moyenne, malgré un glissement de ses chiffres au cours des trois dernières années », précise Christina Lawand.
Les Maritimes ont des résultats inférieurs à la moyenne, sauf pour Terre-Neuve-et-Labrador, qui se démarque dans les remplacements de la hanche et dans les opérations de la cataracte. « Les temps d’attente y sont les moins longs au pays pour les opérations de la cataracte », précise Christina Lawand.
Moins d'attente pour les opérations urgentes
Les temps d’attente sont stables du côté des opérations qui constituent une urgence. « Dans l’ensemble, on a réussi à maintenir les temps d’attente et un haut niveau du nombre de patients qui peuvent recevoir leur traitement dans les délais recommandés », indique la chercheuse.
Pour les opérations plus urgentes, la grande majorité des Canadiens continue de recevoir les soins dans les délais recommandés.
Des temps d’attente plus longs, mais plus de patients traités
Pour expliquer l’augmentation des temps d’attente, Christina Lawand cite notamment des facteurs sociodémographiques, comme « le profil de la population, le rythme de vieillissement de la population et l’éloignement des centres spécialisés ».
L’organisation des services de santé peut aussi expliquer cette augmentation des temps d’attente.
Néanmoins, la chercheuse assure que, malgré un allongement des temps d’attente, il y a toujours plus de Canadiens qui reçoivent des soins. « Pour les remplacements articulaires par exemple, les volumes n’ont pas arrêté d’augmenter. Au final, on offre quand même plus de services », conclut-elle.