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ArchivesMarius Barbeau, gardien de mémoires

Les animatrices Nicole Germain et Ludmilla Chiriaeff aident Marius Barbeau à mettre l'habit de cérémonie du chef du clan de l'Aigle.

Le 27 février 1969 mourait Marius Barbeau, le père de l'anthropologie et de l'ethnologie au Canada et au Québec.

Photo : Radio-Canada

Radio-Canada

Il y a 50 ans, le 27 février 1969, disparaissait Marius Barbeau. Il a été l'un des plus importants collectionneurs de la mémoire collective québécoise et des Premières Nations du Canada. Nos archives possèdent des reportages uniques sur le parcours de cet infatigable chercheur.

Marius Barbeau, anthropologue et ethnologue

Lorsque Marius Barbeau commença sa carrière au tout nouveau Victoria Memorial Museum, il était le deuxième anthropologue dans tout le Canada.

Une citation de extrait du documentaire L'héritage de Marius Barbeau

Cette phrase est tirée d’un extrait d’un documentaire sur la vie de Marius Barbeau présenté à l'émission Les beaux dimanches le 13 mai 1984.

L’héritage de Marius Barbeau dure 55 minutes. C’est bien peu de temps pour résumer le très riche parcours de celui qui est considéré comme le fondateur de l’anthropologie canadienne et québécoise.

Marius Barbeau est né en 1883 à Sainte-Marie-de-Beauce.

Durant sa jeune adolescence, il rencontre l’abbé Prosper Vincent, un prêtre catholique d’origine huronne-wendate.

Les spectacles de danses autochtones que l’abbé organise marquent profondément le jeune garçon au point d’orienter plus tard son choix de carrière.

En 1907, Marius Barbeau devient un des premiers boursiers Rhodes du Canada. Il part pour l’Université d’Oxford et s’inscrit au Collège Oriel en anthropologie.

En 1910, il obtient son doctorat avec une thèse qui analyse les croyances totémiques des tribus du nord-ouest de l’Amérique du Nord.

Recueillir un passé qui s’évanouissait

De retour au Canada, Marius Barbeau parcourt à partir de 1911 le pays tout entier pour enregistrer le riche patrimoine culturel des Premières Nations.

Marius Barbeau était conscient que l’assimilation menaçait toutes ces cultures de sombrer dans les oubliettes de l’histoire.

Ses pérégrinations pour leur éviter ce sort dureront plusieurs décennies.

Avec son phonographe Edison, une technologie de pointe à l’époque, il enregistre plusieurs chansons traditionnelles des peuples salish qui habitent notamment en Colombie-Britannique.

Il s’intéresse aussi à la culture des peuples Knunaxa (Kootenay) et Nakoda (Stoney) qui se trouvent à l’intérieur de la Colombie-Britannique et en Alberta, de même qu’à la culture des nations iroquoises.

Un autre centre d’intérêt de recherche de Marius Barbeau était la préservation des langues autochtones.

En 1951, entre autres entreprises, il réalise après quatre décennies d'étude une compilation de dictionnaires et de grammaires des dialectes iroquois.

Un troisième axe de recherche de Marius Barbeau est de documenter le folklore et la tradition orale, notamment les contes et les chansons, du Canada français.

Durant sa carrière, il rassemble 400 contes et 7000 chansons de son propre peuple.

Un fascinant conteur

Peut-on s’étonner dans ce contexte que Marius Barbeau ait été un fascinant conteur?

On a un aperçu de son talent dans une entrevue diffusée à l’émission Votre choix du 26 septembre 1964.

L'animatrice Nicole Germain et son invitée Ludmilla Chiriaeff sont enchantées de recevoir Marius Barbeau.

Elles aident celui qui, à cette époque-là, est déjà octogénaire, à s’habiller dans un costume traditionnel pour effectuer quelques pas de danse appris d’un vieux chef du clan de l’Aigle.

Par la suite, Marius Barbeau nous raconte le fabuleux destin de Ti-Jean.

C’est le surnom du plus jeune, et du moins bien doté, des princes d’un vieux roi qui s’apprête à abdiquer.

À la surprise de tous, Ti-Jean revient au château paternel avec la plus belle des princesses qu’on peut imaginer. Devinez qui hérite du trône?

Après avoir parcouru les montagnes et les plaines du Canada de même que les villages du Canada français, Marius Barbeau a acquis une connaissance des traditions orales d’Amérique qui touche à l’universel.

Le 30 mai 1966, à l’émission Aujourd’hui qu’anime Renée Larochelle, il parle des migrations qui ont graduellement peuplé l’Amérique du Nord.

Il déboulonne aussi certaines inexactitudes au passage.

Il explique notamment que, contrairement à la croyance populaire, les Amériques ont été découvertes bien avant les expéditions européennes.

Marius Barbeau signale que les Chinois, et ceux qu’il appelle les Hindous, seraient venus explorer les Amériques bien avant les Anglais, les Espagnols, les Français, les Portugais ou les Vikings.

Il assure aussi que certains rites des peuples d’avant la conquête du Mexique ont été influencés par les enseignements d’un moine bouddhiste qui était venu d’Asie au 6e siècle de l’ère chrétienne.

Cette date précède de 1000 ans l’arrivée du conquérant Hernán Cortés au Mexique.

Marius Barbeau se révèle un chercheur prolifique.

Il a publié plus de 1000 titres et a laissé 30 mètres linéaires de notes de recherche auxquelles s’ajoutent 12 mètres linéaires de manuscrits.

La plus grande partie de cet héritage est précieusement conservée à Bibliothèque et Archives nationales du Québec (BAnQ) de même qu’au Musée canadien de l’histoire à Gatineau.

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