ArchivesQuand Jean-Pierre Ferland a offert son album Jaune
Jean-Pierre Ferland en récital le 26 février 1975.
Photo : Radio-Canada / Jean-Pierre Karsenty
Prenez note que cet article publié en 2020 pourrait contenir des informations qui ne sont plus à jour.
À l’automne 1970 est paru l’album Jaune de Jean-Pierre Ferland, qui est venu mettre un peu de soleil dans la grisaille de novembre. Issu d’une longue réflexion sur la recherche de nouvelles sonorités, Jaune allait marquer un tournant dans la musique québécoise.
C’est un disque qui s’écoute du début à la fin comme une histoire. Il a été pensé comme ça.
À l’émission Les 2 D du 19 novembre 1970, la journaliste Isabelle Pierre s’entretient avec Jean-Pierre Ferland à la suite de la sortie de son nouveau disque.
Entrevue de Jean-Pierre Ferland à la sortie de son album « Jaune ». L’entrevue est réalisée par la chanteuse et animatrice Isabelle Pierre. Jean-Pierre Ferland parle de sa démarche de création, du choix du titre, etc.
On perçoit bien dans cette entrevue que Jean-Pierre Ferland est fier du résultat, qui tranche nettement avec le style chansonnier auquel on est habitué, au Québec comme en France.
L’auteur-compositeur-interprète fait résolument le saut vers une musique plus pop, plus américaine et plus émancipée.
Ferland explique qu’avec son équipe, il souhaitait arriver à la même valeur technique et à la même qualité sonore que ce qui se faisait depuis la fin des années 1960 aux États-Unis et en Angleterre.
On a même dit aussi que jusqu’à un certain point, ça donnait une petite leçon aux Français côté disques, parce qu’il ne s’est jamais fait un disque comme ça, même en France.
À la journaliste qui lui fait remarquer que les coûts de l’album sont élevés comparativement à ceux d'autres albums produits au Québec, Ferland explique que Jaune est né de l’expérimentation et de la recherche et que c’est ce qui a coûté un peu plus cher.
C’est ici que nous sommes le mieux équipés
, dit le chanteur. Il n’hésite pas à qualifier le technicien et producteur André Perry de grand artiste.
Pour moi, tout "Jaune" a été fait avec beaucoup de recherche, beaucoup d’espoir, beaucoup de lumière. C’est une couleur qui va bien avec les chansons.
Jaune est le 10e album de Jean-Pierre Ferland. On y trouve les chansons à succès Le petit roi, Sing Sing, Quand on aime, on a toujours 20 ans, God Is An American et Le chat du café des artistes.
En assistant à L’Osstidcho en 1968, Jean-Pierre Ferland est renversé par les chansons de Robert Charlebois.
Cette nouvelle manière désinvolte de s’exprimer en musique le convainc de faire appel au guitariste de Robert Charlebois, Michel Robidoux.
Jean-Pierre Ferland et Michel Robidoux composent ensemble Sing Sing et Le petit roi.
Jean-Pierre Ferland en récital dans un studio de Radio-Canada, le 25 février 1975.
Photo : Radio-Canada / Jean-Pierre Karsenty
Le producteur André Perry entourera Ferland de musiciens américains notoires comme le guitariste David Spinozza et le bassiste Tony Levin.
Un son électrique audacieusement moderne et rock est très présent sur la chanson God Is An American, sans doute la plus théâtrale et la plus éclatée de l’album.
En 2008, Jaune a été nommé meilleur album de tous les temps au Québec par un jury qui regroupait 50 personnalités de l’industrie du disque.
Cet album figure parmi les albums canadiens les plus importants jamais enregistrés dans le livre de Bob Mersereau, The Top 100 Canadian Albums (2007).