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Rendez-vous au premier bar éphémère sans alcool de Toronto

Steve St. Jean

Steve St. Jean, de Collective Arts, prépare une boisson non alcoolisée.

Photo : Radio-Canada / Sarah Tomlinson

Une microbrasserie ontarienne ouvre le premier bar éphémère spécialisé dans les options « sans alcool » à Toronto.

C’est un endroit où les gens peuvent participer à une soirée animée sans se sentir obligés de boire de l’alcool, lance le responsable de l’image de marque de la brasserie Collective Arts, Steve St. Jean.

Situé au centre-ville, près de Kensington Market, le bar est ouvert chaque samedi jusqu’en février, offrant des bières et des cocktails non alcoolisés, des eaux pétillantes et même des boissons énergisantes.

Annie Elgie

Annie Elgie prépare un cocktail sans alcool populaire connu sous le nom Beergarita.

Photo : Radio-Canada

Certaines des boissons vendues sont conçues par Collective Arts, tandis que d’autres proviennent du distributeur The Sobr Market et du café torontois Beatrice Society, grâce à des partenariats.

Même si les événements où des boissons non alcoolisées sont offertes gagnent en popularité à Toronto, Steve St. Jean affirme que l’idée d'ouvrir un tel lieu demeure novatrice. L’emplacement, au sous-sol d’un bar, laisse place au mystère et à la découverte, selon lui.

Nous voulons intriguer, inviter les gens à vivre cette expérience unique et intime, explique-t-il, sans pour autant exclure les clients qui peuvent, s'ils le désirent, se procurer une boisson alcoolisée de leur choix.

Nous avons quelque chose à offrir à tout le monde. Les gens peuvent mélanger l’alcool et les boissons non alcoolisées sans être jugés.

Une citation de Steve St. Jean, responsable de l’image de marque de Collective Arts

Répondre à une demande croissante

Le premier samedi où le bar éphémère était ouvert a été assez achalandé, indique Steve St. Jean. Cela ne l'a pas surpris. Sur les comptes de réseaux sociaux de Collective Arts, les publications au sujet de ce nouveau lieu avaient suscité de nombreuses réactions positives.

Sarah Kate.

Sarah Kate, fondatrice et éditrice du magazine « Some Good Clean Fun », croit que le secteur de la production des boissons non alcoolisées est encore en croissance.

Photo : Radio-Canada / Sarah Tomlinson

Les gens étaient très excités à cette idée et la participation le premier samedi en était la preuve. Tout le monde était animé tout au long de la soirée, se réjouit-il.

Sarah Kate est la fondatrice et l’éditrice du magazine Some Good Clean Fun qui publie des critiques, des recettes et des informations sur les boissons non alcoolisées canadiennes.

Selon elle, le bar éphémère de Collective Arts se taille une place de choix dans un secteur qui évolue rapidement.

Il y a trois ans, il n’y avait que quelques boissons non alcoolisées produites au Canada. La majorité de celles qui étaient en vente provenaient des États-Unis ou de la Grande-Bretagne. Le marché canadien a assurément changé.

Une citation de Sarah Kate, fondatrice et éditrice du magazine « Some Good Clean Fun »

Elle pense que l’information publiée sur les réseaux sociaux sur les avantages de la sobriété explique en partie la popularité de ces boissons. Les gens réalisent que ça peut être divertissant de ne pas boire, dit-elle.

Taycia Chaplin.

Taycia Chaplin, la coprésidente-directrice générale de The Sobr Market, estime que le prix de boissons non alcoolisées ne sera jamais plus bas que celui des boissons alcooliques.

Photo : Radio-Canada / Sarah Tomlinson

Taycia Chaplin, coprésidente-directrice générale de The Sobr Market, salue elle aussi la création du bar sans alcool. Plus de grandes entreprises comme Collective Arts vendent des boissons non alcoolisées lors d'événements, plus ces options deviendront populaires, selon elle.

Plus le produit est populaire, plus le prix va baisser. Depuis que nous travaillons avec des marques établies pour lancer des produits non alcoolisés, les prix ont déjà baissé par rapport à ce qu'ils étaient auparavant.

Une citation de Taycia Chaplin, coprésidente-directrice générale de The Sobr Market

Elle rappelle cependant que puisque les boissons doivent être désalcoolisées, cette étape supplémentaire se reflète dans le prix, qui ne sera jamais plus bas que celui des produits alcoolisés.

Une production qui pourrait évoluer

Pourtant, selon Sarah Kate, le secteur n’est pas encore à son apogée étant donné que plusieurs bars et restaurants refusent encore de vendre des boissons non alcoolisées aux clients, se coupant ainsi d'une part du marché.

Ses recherches ont également révélé que la production de bière et de cocktails non alcoolisés a largement dépassé celle du vin non sans alcool.

C'est là que la production canadienne n'a pas encore rattrapé le reste du monde. Les vignobles d'ici ne produisent pas assez de vin sans alcool, ce qui est vraiment décevant étant donné nos grandes régions viticoles.

Une citation de Sarah Kate, fondatrice et éditrice du magazine Some Good Clean Fun

D’autres experts du secteur disent comprendre pourquoi les vignerons hésitent à produire des vins sans alcool, notamment Pierre Ferland, créateur-animateur du balado Lire Entre les Vignes (Nouvelle fenêtre).

Les vignobles, ce ne sont pas des œuvres de charité. Ils sont là pour faire un profit et c'est déjà pratiquement impossible de faire des profits dans le domaine viticole en Ontario présentement avec le système de taxation qu'on a.

Une citation de Pierre Ferland, créateur-animateur du balado Lire Entre les Vignes

Un récent rapport de Deloitte, en collaboration avec d'autres organismes, dont Ontario Craft Wineries, indique que les établissements viticoles de la province sont taxés à un taux de 6,1 % qu'on ne retrouve dans aucun autre pays producteur de vin.

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Plus qu’un janvier sans alcool

Peu importe ce que l'avenir réserve au secteur de la production des boissons sans alcool, Steve St. Jean espère que le bar éphémère pourra éventuellement être ouvert toute l'année, et pas seulement durant le mois de janvier sans alcool.

Il estime que le fait d'être ouvert en janvier aide à sensibiliser les gens. Mais, ce n’est qu’un point de départ dans la discussion qu’on prévoit de poursuivre tout au long de l’année, dit-il.

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