Le recours à l’IA en hausse dans la population canadienne

Malgré les craintes que l'intelligence artificielle (IA) puisse un jour voler leur emploi, de plus en plus de Canadiens et Canadiennes se tournent vers les outils qu'elle offre, selon un nouveau sondage.

L'enquête menée par la firme Léger conclut que 30 % de la population canadienne utilise désormais des outils d'intelligence artificielle, contre 25 % il y a un an. Les deux tiers des personnes répondantes ont toutefois admis que la perspective d’avoir accès à cette technologie dans leur vie est inquiétante.

Le sondage mené auprès de 1614 personnes au pays montre un écart net entre la façon dont les jeunes et les personnes plus âgées perçoivent l'IA : 58 % des 18 à 34 ans ont déclaré utiliser des outils d'IA, contre seulement 13 % des 55 ans et plus.

Christian Bourque, vice-président général de Léger, estime cependant que le nombre de personnes qui ont été exposées ou qui ont interagi avec l'IA est probablement plus élevé que ce qui est rapporté, car certaines personnes peuvent ne pas savoir qu'elles l'utilisent.

Les personnes de 18 à 34 ans qui ont été interrogées étaient plus familières (64 %) avec le concept de l’IA sous la forme des robots conversationnels, un programme informatique qui simule et traite une conversation humaine. Chez les personnes de plus de 55 ans, ce chiffre est à 38 %. Celles qui ont utilisé des services ou des outils d'IA ont généralement eu une bonne expérience avec ceux-ci, 71 % les jugeant bonnes ou excellentes.

Des opinions mitigées

Toutefois, les Canadiens et Canadiennes semblent généralement avoir des sentiments mitigés à ce sujet, puisque 31 % des personnes répondantes estiment que ces outils sont bons pour la société et 32 % pensent le contraire. La position des gens sur la question variait selon l'âge; 42 % des jeunes pensaient que les outils d'IA étaient bons pour la société, contre seulement 23 % des personnes plus âgées.

Certaines des inquiétudes courantes concernent la vie privée et la crainte que la société ne devienne trop dépendante de l'IA, ce avec quoi 81 % des personnes interrogées sont d'accord. Les trois quarts ont dit que les outils d'IA manquent d'émotion et d'empathie, deux éléments nécessaires à la prise de bonnes décisions, et qu'ils menacent les emplois des êtres humains.

Une question de confiance

La plupart des gens, soit 58 %, font confiance à l'intelligence artificielle pour poser des gestes comme de régler leur thermostat, écouter de la musique ou passer l'aspirateur dans leur maison, tandis qu'un peu moins, 53 %, se fient sur elle pour la reconnaissance faciale ou à la biométrie pour accéder aux informations personnelles.

Les Canadiennes et Canadiens sont plus prudents quant à l'utilisation des outils d'IA pour créer du contenu pour des réalisations importantes à l'école ou au travail, avec seulement 37 % des personnes leur faisant confiance dans ce contexte. L'écart d'âge était également évident pour cette question, avec 44 % des 18 à 34 ans ayant confiance dans la technologie pour ce contexte, contre 29 % des 55 ans et plus.

De même, près de la moitié des jeunes qui ont répondu au sondage étaient d'accord avec l'idée que les plateformes technologiques utilisent l'IA pour décider du contenu à afficher sur les réseaux sociaux, contre 23 % des personnes plus âgées.

La confiance diminue lorsqu'il s'agit de sécurité personnelle : moins d'un quart des répondants et des répondantes font confiance à l'IA pour les transporter dans un véhicule, même si la proportion variait encore de manière évidente selon l'âge.

Une fracture similaire a été observée lorsqu'il s'agissait de s'appuyer sur l'intelligence artificielle pour trouver un partenaire de vie en ligne. Un quart des personnes de 18 à 34 ans qui ont été interrogées se fieraient sur cette technologie, contre seulement 10 % des personnes âgées de plus de 55 ans.

Ce sondage Léger ne comporte pas de marge d'erreur, car les sondages en ligne ne sont pas considérés comme des échantillons véritablement aléatoires.