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Turbo Kid, le premier film québécois adapté en jeu vidéo

Un personnage de jeu vidéo sur un vélo tient un objet lumineux dans ses mains devant un décor postapocalyptique.

Le jeu vidéo «Turbo Kid» est lancé le 10 avril sur Steam. Une version pour la console Nintendo Switch est prévue plus tard cette année.

Photo : Outerminds

Vélos BMX, armes loufoques et adversaires (très) ensanglantés : les aventures postapocalyptiques de Turbo Kid, héros du film culte de Roadkill Superstars (RKSS) sorti en 2015, se poursuivent non pas au grand écran, mais dans un jeu vidéo lancé mercredi sur la plateforme Steam.

On est des gamers depuis toujours. On a grandi avec les premières consoles de jeux vidéo, souligne Anouk Whissell, du trio de cinéastes RKSS qui a imaginé le film Turbo Kid, vendu dans 56 pays.

Le personnage de Turbo Kid tient lui-même beaucoup des jeux vidéo, dont Megaman [et son bras qui tire des projectiles], par exemple, qui est une inspiration évidente dans le film.

Une citation de Anouk Whissell, de RKSS

Déjà sur le plateau de tournage de cette oeuvre de science-fiction primée, elle et ses camarades Yoann-Karl Whissell et François Simard avaient le fantasme d’en faire un jeu vidéo, mais ne souhaitaient pas faire les choses à moitié. On voulait que ce soit un vrai gros jeu, sur une vraie plateforme. Surtout pas une application mobile, précise la scénariste et réalisatrice.

Trois cinéastes prennent la pose sans trop se prendre au sérieux lors d'un festival de films.

De gauche à droite, le trio de RKSS Yoann-Karl Whissell, François Simard et Anouk Whissell.

Photo : Getty Images / Robin Marchant

L’équipe a décidé de passer de la parole aux actes peu après la sortie du film, lors d’une soirée arrosée au bar vidéoludique Arcade MTL entre les amis de longue date Yoann-Karl Whissell et Ghislain « Guiz » de Pessemier, cofondateur et producteur général du studio Outerminds.

On venait de connaître notre premier succès avec notre jeu [du populaire youtubeur Felix Kjlellberg, alias] PewDiePie. On s’est dit : nous, on fait des jeux vidéo, eux, ils font des films. On pourrait faire ça ensemble, raconte Guiz de Pessemier. Pour Yoann-Karl Whissell, c'était la fusion de deux équipes créatives et de leurs univers respectifs.

Mariage entre les pixels et le rétrofuturisme

L’arrimage entre Outerminds, qui fait dans l’art pixélisé, et RKSS allait de soi : Toutes nos technologies dans le film sont analogues. Le film se déroule dans le futur, mais un futur qui s’est passé dans les années 1990. C’est comme si la technologie avait arrêté à ce moment, explique Anouk Whissell.

Le pixel art, c’est l’esthétique qu’il nous fallait. Si ça avait été en 3D, ou dessiné, ça n'aurait pas eu le bon effet. [...] Là, c’est comme si c'était un vieux jeu, mais fait présentement.

Une citation de François Simard, de RKSS

Dans ce jeu de type metroidvania, on incarne soit Turbo Kid, soit son amie robot Apple. Sur un vélo BMX, on explore le territoire du Wasteland dans une vaste carte en 2D qui, plus on progresse dans le jeu, s'étend.

Affiche du film «Turbo Kid» qui montre les différents personnages.

Des personnalités de renom ont joué dans le film «Turbo Kid», dont la comédienne Laurence Leboeuf, mais aussi Michael Ironside, qu’on a pu voir dans «Total Recall», «Top Gun» et «Starship Troopers».

Photo : EMA Films/Timpson Films

L’histoire reprend là où le premier film s'est terminé, soit à l’entrée du Wasteland et avant l’hypothétique film Turbo Kid 2, souligne Guiz de Pessemier, qui a eu accès au scénario du second film, dont on ne sait s’il verra le jour.

Le jeu, qui peut aussi être apprécié des personnes non initiées à l’univers rétrofuturiste de Turbo Kid, d’après ses têtes créatrices, est une véritable lettre d’amour au film.

Turbo Kid en train de faire du BMX dans un jeu vidéo.

Chaque pixel de chaque pièce et chaque endroit du jeu «Turbo Kid» est unique.

Photo : Outerminds

Dans l'univers du jeu rétro, des adaptations ratées de film, il y en a eu beaucoup. On a souvent sorti des jeux seulement pour y estamper une propriété intellectuelle, déplore Guiz de Pessemier. L’approche d'Outerminds est différente, estime celui qui dit être là pour montrer son amour de la propriété intellectuelle Turbo Kid, et non pas en faire de l’argent.

On sent la passion de tout ce monde qui a travaillé au jeu. C'en est touchant, quelque part, de voir tout le travail et le dévouement d'Outerminds.

Une citation de Yoann-Karl Whissell, de RKSS

En plus de retrouver plusieurs armes signatures de celui qu’on appelle le Kid, dont le turbo glove, ce gant superpuissant que porte le héros du film, des personnages devenus cultes sont également de retour dans le jeu. Parmi ceux-ci, un méchant qui ne survit pas dans le film. Les gens seront contents de se mesurer à lui, souligne François Simard.

Le Matos, le groupe de musique électronique québécois qui a signé la bande sonore du film, a pondu du nouveau matériel pour le jeu, une première incursion en terrain vidéoludique pour lui.

Le personnage Turbo Kid anéantit un ennemi qui se démembre dans un jeu vidéo.

Les fans du film pourront collecter plusieurs armes vues dans le film, mais aussi renouer avec ses visuels sanglants exagérés.

Photo : Outerminds

Les fans du film ne seront donc pas en terrain trop inconnu. Après tout, c’est un peu grâce à leur dévouement que le jeu vidéo est aujourd’hui aussi élaboré : dix heures seulement après le lancement d’une campagne de sociofinancement sur Kickstarter, l’objectif de 50 000 $ avait été atteint. En tout, Outerminds a réussi à amasser 170 000 $ au moyen de cette plateforme.

Les gens vont retomber dans l’univers de Turbo Kid. C’est une extension de ce monde, et ils vivront les mêmes émotions que celles vécues dans le film, ajoute Anouk Whissell.

Fièrement québécois

Mais ce qui fait le plus la fierté des deux équipes créatives, c’est que l’entièreté du jeu est faite au Québec, de son développement à sa musique, en passant par la marchandise promotionnelle, signée Poche & Fils.

On est chanceux, au Québec, d’avoir une industrie du jeu vidéo en santé. Et c'est important que le gouvernement entende ce message.

Une citation de Guiz de Pessemier, cofondateur et producteur général du studio Outerminds

L’argent ne sort pas du pays, il reste ici, dans la province, insiste-t-il, faisant référence au récent budget du ministre des Finances du Québec, Eric Girard, qui a déçu l'industrie locale du jeu vidéo.

En tant que peuple, en tant que Québécois, je trouve qu’on crée beaucoup, et on a de quoi être fier, note Yoann-Karl Whissell. Le film a été vendu sur pas mal tous les marchés. Le jeu vidéo de Turbo Kid, ce sera la même chose. On va y jouer partout sur la planète. Ce sera une autre création québécoise qui va rayonner à l’international.

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