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Des dirigeants autochtones exhortent la police à passer de la parole à l’action

Sol Mamakwa en conférence de presse.

Quelques jours après le dépôt des accusations contre l'ancienne cheffe du SPTB, Sol Mamakwa a déclaré que le corps policier de Thunder Bay a perdu la confiance des Autochtones. (Photo d'archives)

Photo : CBC Evan Mitsui

Radio-Canada

« La confiance dans la police n'est pas là », a asséné le député provincial de Kiiwetinoong, Sol Mamakwa, à la suite de la conférence de presse tenue par le chef du Service de police de Thunder Bay (SPTB), Darcy Fleury, et de la présidente de la Commission des services policiers de Thunder Bay (CSPTB), Karen Machado, lundi après-midi.

Un point de presse qui visait principalement à rassurer la population et à affirmer que les incidents du passé ne sont pas le reflet du travail en cours aujourd’hui, selon l’allocution de Mme Machado.

Tous deux reconnaissent toutefois la gravité des accusations portées contre l’ancienne cheffe du SPTB, Sylvie Hauth, qualifiées de profondément troublantes par Mme Machado.

Nous devons être en mesure de résoudre ces problèmes et de mettre en œuvre certaines des recommandations issues des rapports.

Une citation de Sol Mamakwa, député néo-démocrate provincial de Kiiwetinoong

Le dernier rapport sur le SPTB, intitulé Bâtir la confiance grâce à des actions audacieuses : feuille de route pour un véritable changement, a été présenté et déposé à la CSPTB lors d’une réunion spéciale en avril dernier.

Alors que M. Fleury et Mme Machado promettent de rendre des comptes et de rétablir un lien de confiance entre les corps policiers et la communauté, les dirigeants autochtones de la région demeurent profondément sceptiques.

Si Mme Machado et M. Fleury reconnaissent l’érosion de cette confiance à la lumière des récentes accusations portées contre Mme Hauth et d'autres membres actuels et anciens du service, Mme Machado réitère leur engagement à développer des politiques et à mettre en œuvre des recommandations du rapport afin que le système de gouvernance du SPTB soit parmi les plus solides de la province.

Sherry Abotossaway, avocate de la défense pénale à Thunder Bay et professeure à la faculté de droit Bora Laskin de l'Université Lakehead, explique que M. Fleury doit impérativement s’adresser directement aux communautés autochtones.

Allez à la rencontre des gens et soyez le visage de la confiance, car elle ne sera pas gagnée de si tôt.

Une citation de Sherry Abotossaway, avocate de la défense pénale à Thunder Bay et professeure à la faculté de droit Bora Laskin de l'Université Lakehead

Les accusations récemment avancées par la Police provinciale de l’Ontario risquent d’aider, souligne-t-elle, mais elle demeure sceptique tout simplement parce que le bilan [du SPTB] n'est pas si bon.

Communiqué virulent de la NAN

Dans une déclaration commune publiée lundi, le grand chef de la Nation Nishnawbe Aski, Alvin Fiddler, et la grande cheffe adjointe Anna Betty Achneepineskum ont fait écho à cette perte de confiance dans le SPTB.

Pendant des années, nous avons exprimé de sérieuses inquiétudes concernant le Service de police de Thunder Bay et sa capacité à mener des enquêtes compétentes sur les décès, au point même où nous avons dû demander la dissolution du service, peut-on lire dans le communiqué.

Betty Achneepineskum.

La grande cheffe adjointe de la Nation Nishnawbe Aski Anna Betty Achneepineskum est sans équivoque : la NAN a perdu confiance dans le Service de police de Thunder Bay. (Photo d'archives)

Photo : CBC Marc Doucette

Des appels qui auraient été ignorés, d’après le communiqué, avec, comme conséquence, une situation dans laquelle les familles qui ont perdu des êtres chers se retrouvent sans recours parce qu'elles ne font pas confiance au travail du SPTB.

Il n'y a absolument aucune confiance dans le SPTB ou dans sa capacité à mener des enquêtes compétentes sur la mort d'Autochtones.

M. Fiddler et Mme Achneepineskum s’avouent déçus des propos tenus par M. Fleury et Mme Machado lors du point de presse, qui, selon eux, imposent à la communauté la responsabilité d'identifier et de résoudre les problèmes systémiques tout en omettant de reconnaître le traumatisme vécu par nos membres et nos communautés qui ont perdu leurs proches sans réponses ni enquêtes crédibles.

Les problèmes qui affligent le SPTB et son conseil d'administration ne sont pas le fruit de l'histoire ni le résultat de quelques pommes pourries. Ils découlent de problèmes systémiques profonds qui persistent et qui n'ont pas encore été résolus, concluent-ils.

Avec les informations de Kris Ketonen, de Michelle Allan et de Sarah Law de CBC

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