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« Retourner en Inde mettra ma vie en danger » : un Sudburois conteste son expulsion future

Une personne avec pancarte.

Tarun Godara, résidant de Sudbury, sera expulsé vers son pays d'origine le 20 mai. Il dit qu'il y sera persécuté pour son orientation sexuelle.

Photo : Radio-Canada / Venant Nshimyumurwa

Pour la deuxième fois en un mois, une vingtaine de personnes se sont rassemblées vendredi devant le bureau de la députée fédérale de Sudbury pour appuyer Tarun Godara, un résident de Sudbury d'origine indienne dont l’expulsion du Canada est prévue le 20 mai.

Tarun Godara, installé à Sudbury depuis 2017, se bat pour tenter d'annuler une décision d'Ottawa de le renvoyer dans son pays après qu’il ait travaillé trois semaines après l’expiration de son permis de travail temporaire.

Sa demande d’examen des risques avant renvoi — qui permet aux personnes devant être déportées de demander d'être protégées — a aussi été rejetée en janvier par Immigration, Réfugiés et Citoyenneté Canada (IRCC). L'homme de 33 ans assure pourtant que son homosexualité le mettra en danger une fois retournée en Inde.

Des gens avec pancartes.

Quelques résidents de Sudbury se sont rassemblés vendredi pour appuyer Tarun Godara, originaire d'Inde, dont l’expulsion du Canada est prévue le 20 mai.

Photo : Radio-Canada / Venant Nshimyumurwa

Le permis de travail de Tarun Godara, qui était venu au Canada pour poursuivre ses études postsecondaires, était valide jusqu'en août 2022. Il a par après demandé une prolongation ultérieure de son permis de travail, mais celle-ci a été refusée. IRCC considérait qu’il n’avait plus de statut valide au Canada.

J’ai travaillé pendant trois semaines après l’expiration de mon permis de travail en attendant de faire une autre demande selon la nouvelle politique d’octroi de permis de travail qui avait été introduite pendant la pandémie. C’est ce qui m’a créé des problèmes, explique Tarun Godara.

Il demande maintenant l’aide de la communauté et de sa députée, Viviane Lapointe, du Parti libéral, pour soutenir son cas.

Un recours possible dans les circonstances

L'avocat en droit de l'immigration Stéphane Handfield analyse que les agents en immigration était en droit d'émettre une mesure d'expulsion puisque M. Godara a travaillé après l'expiration de son permis de travail.

Travailler après l'expiration du permis de travail sans avoir procédé préalablement à une demande de renouvellement, c’est illégal au Canada, mentionne-t-il.

Me Stéphane Handfield, avocat en droit de l’immigration

L'avocat Stéphane Handfield indique que le renvoi de Tarun Godara sera exécuté même s'il a déposé une demande au motif d'ordre humanitaire. (Photo d'archives)

Photo : Radio-Canada

Il souligne qu’il serait de même pour un étudiant qui poursuit ses études après l'expiration de son permis d'étude sans avoir procédé préalablement à une demande de renouvellement.

Taru Godara fait toutefois savoir qu'il n'avait aucune intention de faire quoi que ce soit d’illégal et demande à être autorisé à rester au Canada.

J'ai fait de mon mieux pour être un véritable migrant. J'ai payé mes impôts, j’ai apporté ma contribution à la communauté. J'ai fait ma juste part. Ce n'est pas beaucoup, mais c'est quelque chose, dit-il.

Peur d’aller en Inde pour son orientation sexuelle

Même si la Cour suprême de l’Inde a rendu un jugement, en 2018, qui décriminalise l’homosexualité, Tarun Godara craint pour sa sécurité s’il retourne dans son pays.

En Inde, les gens sont toujours ostracisés par leurs familles et obligés de rester loin de leur partenaire simplement parce qu'ils ne sont pas hétérosexuels, confie-t-il.

Retourner en Inde ne mettra pas seulement ma vie en danger, mais aussi la sécurité de ma famille dans ce pays.

Une citation de Tarun Godara, dont l’expulsion du Canada est prévue en mai
Des gens tenant un drapeau de la fierté sont souriants.

La décision de la Cour suprême de l'Inde en 2018 de décriminaliser l'homosexualité a été célébrée par de nombreux Indiens.

Photo : AFP / Dibyangshu Sarkar

Le ministère fédéral responsable des services d’immigration a indiqué qu’il serait malgré tout bien traité en Inde

Il a été déterminé que vous ne serez pas soumis à un risque de persécution, de torture, il n’y a pas de risque pour votre vie …sur base de votre orientation sexuelle, lit-on dans un document adressé au demandeur et dont Radio-Canada a eu copie.

Certains résidents de Sudbury demandent au ministre de l'Immigration d’aider Tarun Godara à rester au Canada.

Ce rassemblement ne devrait pas avoir lieu pour que les gens en soient conscients. Cela devrait être un droit pour les personnes qui viennent au Canada, déclare Rylee Peltier, qui était au rassemblement.

Le bureau de la députée Viviane Lapointe a quant à lui répondu dans un courriel à CBC qu’il ne pouvait pas se prononcer sur le cas d’un individu.

Théoriquement, il y aurait une dernière chance pour Tarun Godara dont le dossier de demande de résidence permanente est toujours en en cours de traitement, selon Stéphane Handfield.

Aussi longtemps que la personne n'a pas quitté le Canada dans un dossier comme celui-là, le ministre de l'Immigration a un pouvoir discrétionnaire d'émettre ce qu'on appelle un permis de séjour temporaire pour des circonstances d'ordre humanitaire, en attendant qu'Immigration Canada se prononce sur cette demande de résidence permanente, explique l’avocat en droit de l’immigration.

Si rien n’est fait, Tarun Godara prendra l’avion le 20 mai à 19h45 pour l’Inde.

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