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Les questionnements d’une députée sur les services autochtones de protection de l’enfance

Amanda Lathlin en train de parler visiblement dans une salle.

La députée néo-démocrate de The Pas-Kameesak au Manitoba, Amanda Lathlin, lors d'une rencontre du comité des affaires législatives portant sur l'examen de la loi provinciale sur la protection des enfants et des jeunes, vendredi.

Photo : Assemblée législative du Manitoba

Radio-Canada

Amanda Lathlin, ancienne conseillère de bande et actuelle députée néo-démocrate provinciale de la circonscription de The Pas-Kameesak au Manitoba, s'inquiète de l’évolution du contrôle qu'exercent les communautés autochtones sur les services de protection de l'enfance.

Mme Lathin qui a été conseillère de bande pour la Nation crie d'Opaskwayak cite sa propre expérience avec une agence des Premières Nations, en tant que parent adoptif.

En tant que femme autochtone et ancienne chef et conseillère autochtone, je peux dire ceci : Je suis très inquiète de voir les Premières Nations gérer cette autorité, affirme la femme politique lors d'une réunion du comité des affaires législatives vendredi pour examiner la loi provinciale sur la défense des enfants et des jeunes.

Elle explique que ses trois nièces ont été prises en charge en 2017, alors qu'elle était en voyage aux États-Unis, par l’agence Opaskwayak Child and Family Services, et que celle-ci a maintenu sa famille séparée.

L'expérience m'a beaucoup déchirée, s’indigne-t-elle. Elle déplore l’absence de réponse à sa demande de visite depuis un moment.

Je m'inquiète du népotisme qui règne actuellement dans tous les bureaux, déplore-t-elle.

Je m'inquiète des travailleurs non qualifiés qui sont actuellement en poste, comme ceux qui n'ont pas répondu à mon appel téléphonique depuis deux mois pour demander une visite.

CBC a contacté les Services à l'enfance et à la famille d'Opaskwayak pour obtenir des commentaires.

Au Canada, le projet de loi fédéral C-92, adopté en 2019, donne aux gouvernements autochtones la possibilité de prendre en charge les services de protection de l'enfance. Il affirme que les nations autochtones sont compétentes en matière de services à l'enfance et à la famille et définit des normes nationales minimales de prise en charge. 

La Loi concernant les enfants, les jeunes et les familles des Premières Nations, des Inuits et des Métis est finalement entrée en vigueur en 2020.

En 2023, la Première Nation de Peguis, la plus grande du Manitoba en termes de population, est devenue le premier groupe autochtone de la province à se prévaloir de cette compétence.

Au regard de certains faits, Mme Lathlin se demande à qui des personnes se trouvant dans la même situation qu'elle doivent recourir en cas de problèmes avec une agence de protection de l'enfance autochtone.

Un recours fédéral réclamé

La protectrice des enfants et de la jeunesse du Manitoba, Sherry Gott, présente à la réunion du comité vendredi, évoque la nécessité d'un défenseur au niveau fédéral.

Moi aussi, je suis inquiète, reconnaît Mme Gott. Les enfants doivent avoir leur mot à dire dans le nouveau système, soutient-elle.

Elle affirme que son bureau est en discussion avec les instances dirigeantes autochtones pour continuer à défendre les enfants après leur prise en charge.

La ministre provinciale de la Famille, Nahanni Fontaine, a précisé que les Premières Nations disposent d’une totale autonomie dès lors qu’elles endossent la responsabilité de Services à l’enfant et à la famille.

La province n'a aucun droit de regard et la protectrice des enfants et de la jeunesse du Manitoba n'a aucun droit de regard, a-t-elle déclaré lors de la réunion de vendredi.

Dès lors qu'il y a une juridiction, c'est fini.

Mais la porte-parole du Parti progressiste-conservateur en matière de famille, Laura Stone, craint que la province s'en lave les mains et que des enfants passent entre les mailles du filet en raison d'un manque de surveillance.

J'ai entendu la ministre dire aujourd'hui qu'à moins qu'un organisme autochtone ne demande une surveillance, la province ne peut rien faire, rappelle Mme Stone.

Qui va donc défendre les intérêts des enfants si un organisme autochtone ne demande pas cette surveillance ?

Avec les informations de Rachel Ferstl

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