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Le Canada prêt à reconnaître l’État palestinien sans l’approbation d’Israël

Justin Trudeau parle dans un micro.

Justin Trudeau, premier ministre du Canada, en point de presse à Kelowna, en Colombie-Britannique, le 10 mai 2024

Photo : La Presse canadienne / Aaron Hemens

Le Canada s'apprête à changer sa politique étrangère au Moyen-Orient concernant la reconnaissance de l'État palestinien, selon des informations obtenues par Radio-Canada, puis confirmées par le premier ministre Justin Trudeau.

La nouvelle position du Canada est tout en nuance, mais cette nuance est importante et vise notamment à faire pression sur le gouvernement israélien de Benyamin Nétanyahou.

Selon nos informations, le Canada est prêt à reconnaître l'existence de l'État palestinien de façon unilatérale, sans l'approbation d'Israël, si l'État palestinien fait preuve de bonne gouvernance et que le Hamas ne fait plus partie de l'équation.

Jusqu’à maintenant, le Canada se disait prêt à reconnaître l'État palestinien dans le cadre d'une solution négociée à deux États, et à l'ultime étape de cette négociation.

Avec la nouvelle nuance qui s'ajoute, une telle reconnaissance n'aura plus à attendre l'ultime étape de cette négociation et pourra survenir plus tôt dans ce processus.

Proche-Orient, l’éternel conflit

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Un panache de fumée s'élève à la suite d'une frappe aérienne israélienne, dans la ville de Gaza, le samedi 7 octobre 2023.

Nous sommes maintenant prêts à reconnaître l'État palestinien plus tôt, au moment propice qui mènera à l'établissement d'une paix durable, indique une source gouvernementale, même si Israël n'est pas prêt à cette reconnaissance.

Le Canada continue de soutenir le droit d’Israël d'exister et de se défendre, de réclamer un cessez-le-feu à Gaza et d’exiger le retour des otages israéliens capturés par le Hamas.

Un changement fondamental

En point de presse vendredi à Kelowna, en Colombie-Britannique, Justin Trudeau a qualifié de changement fondamental cette nouvelle position canadienne.

Le gouvernement Nétanyahou est en train de bloquer de façon inacceptable tout parcours vers une solution à deux États, et le Hamas, un organisme terroriste, continue de s’attaquer de façon violente à Israël […]. C’est pour ça que nous avons choisi de changer notre position sur la reconnaissance d’un État palestinien, a expliqué le premier ministre.

Pour Miloud Chennoufi, professeur de relations internationales et directeur des études supérieures au Collège des Forces canadiennes, il s'agit également d'un changement significatif.

C’est une manière de faire pression sur le gouvernement israélien, pour qu’il change de trajectoire à Gaza et ailleurs dans les territoires palestiniens occupés.

Une citation de Miloud Chennoufi, professeur de relations internationales et directeur des études supérieures au Collège des Forces canadiennes

La nouvelle position canadienne ressemble à celle exprimée la semaine dernière par le ministre des Affaires étrangères britanniques.

Selon le professeur Chennoufi, le Canada et le Royaume-Uni veulent envoyer le message que d’attendre que l’État palestinien soit le résultat de négociations avec les Israéliens est en fait donner plus de temps et de marge de manœuvre au gouvernement Nétanyahou pour liquider tout espoir de paix avec les Palestiniens.

Ce changement de position canadien à propos de la reconnaissance de l’État palestinien survient dans la foulée d’un vote à l’ONU où le Canada et certains de ses alliés du G7 ont changé leur position historique sur le même sujet.

Le Canada, le Royaume-Uni, l’Allemagne et l’Italie, qui avaient toujours voté contre la reconnaissance de l’État palestinien par l’ONU, se sont aujourd’hui abstenus de voter. La France et le Japon ont voté en faveur, tandis que les États-Unis ont voté contre.

Selon le professeur Chennoufi, cette distanciation de l’appui international qui semble s'amorcer face à Israël démontre que partout en Occident on ressent un profond malaise à l’égard de la politique du gouvernement Nétanyahou.

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