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Dans les manchettes

Une des images les plus marquantes de la crise d'Oka, prise le 1er septembre 1990. Le soldat Patrick Cloutier était resté stoïque devant les invectives du Warrior Brad Larocque, surnommé « Freddy Krueger ».

Une des images les plus marquantes de la crise d'Oka, prise le 1er septembre 1990. Le soldat Patrick Cloutier était resté stoïque devant les invectives du Warrior Brad Larocque, surnommé « Freddy Krueger ».

Photo : La Presse canadienne / Shaney Komulainen

Radio-Canada

Il existe des centaines de revendications territoriales au Canada, qu'elles soient globales ou particulières. La plupart de ces dossiers évoluent lentement, derrière des portes closes. Cette lenteur a parfois provoqué l'exaspération de membres des Premières Nations touchées, dont les gestes d'éclat ne faisaient pas toujours l'unanimité dans leur communauté. En voici quelques exemples qui se sont retrouvés sur la place publique.

  • Les Cris du lac Lubicon
  • Les Innus et le caribou
  • Les Algonquins du lac Barrière
  • Les Six Nations de Caledonia
  • Le parc et le camp Ipperwash
  • La danse du Soleil au lac Gustafsen
  • Kanesatake et le pont Mercier

Cris du lac Lubicon

Le chef des Cris du lac Lubicon, Bernard Ominayak, et l'ancien chef de l'Assemblée des Premières Nations, Ovide Mercredi, lors d'une conférence de presse à Ottawa, le 28 novembre 1991

Le chef des Cris du lac Lubicon, Bernard Ominayak, et l'ancien chef de l'Assemblée des Premières Nations, Ovide Mercredi, lors d'une conférence de presse à Ottawa, le 28 novembre 1991

Photo : La Presse canadienne / Ron Poling

Les Cris du lac Lubicon habitent une région nordique de l'Alberta où s'applique le Traité 8, signé en 1899. Mais, en raison de l'éloignement de ce groupe, les agents des Affaires indiennes de l'époque n'ont pas réussi à leur faire signer le traité. Ces Cris n'ont donc pas cédé leurs droits et n'ont jamais obtenu de terres de réserves.

Terres autochtones en vue

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Aujourd'hui, le territoire revendiqué par cette Première Nation fait l'objet d'exploitation forestière, pétrolière et gazière. On doit en outre y construire le pipeline TransCanada. Les Cris du lac Lubicon disent ne pas avoir été consultés, ce que nie le Canada. Le rapporteur spécial des Nations unies sur les questions autochtones s'est penché sur cette affaire. En septembre 2010, il pressait le Canada d'aboutir à une solution négociée et recommandait entre-temps un moratoire sur l'exploitation des ressources de la région.

Les Innus et le caribou

Jean-Charles Piétacho, chef d'Ekuanishit, Ghislain Picard, chef de l'Assemblée des Premières Nations du Québec et du Labrador, Georges-Ernest Grégoire, chef d'Uashat-Malioténam et Réal McKenzie, chef de Matimekush Lac-John, lors de l'expédition de chasse au caribou au Labrador en février 2010.

Jean-Charles Piétacho, chef d'Ekuanishit, Ghislain Picard, chef de l'Assemblée des Premières Nations du Québec et du Labrador, Georges-Ernest Grégoire, chef d'Uashat-Malioténam et Réal McKenzie, chef de Matimekush Lac-John, lors de l'expédition de chasse au caribou au Labrador en février 2010.

Photo : Carl Marchand/Benoît Jobin

Les conflits territoriaux surviennent parfois entre communautés d'un même groupe culturel. C'est le cas des Innus du Québec et du Labrador.

En 2010, quelque 150 Innus du Québec ont participé à une expédition de chasse au caribou au Labrador. Ils ont abattu 250 caribous, une espèce que le gouvernement de Terre-Neuve-et-Labrador considère comme menacée. Les Innus voulaient ainsi faire valoir leurs droits sur une région qui fait partie, selon eux, de leur territoire traditionnel.

En tout, cinq communautés innues du Québec et du Labrador négocient actuellement en vue de deux traités distincts.

Cinq autres communautés innues du Québec, réunies au sein de l'Alliance stratégique innue, ne participent pas à ces négociations. Elles ont toutefois leurs propres revendications territoriales qui, à certains endroits, s'ajoutent à celles des Innus du Labrador.

Les Algonquins du lac Barrière

Des Algonquins du lac Barrière manifestent lors d'une réunion de l'Assemblée des Premières Nations en décembre 2010 à Gatineau.

Des Algonquins du lac Barrière manifestent lors d'une réunion de l'Assemblée des Premières Nations en décembre 2010 à Gatineau.

Photo : Isabelle Montpetit

Au cours des dernières années, des membres de la communauté algonquine du lac Barrière ont dressé des barricades à plusieurs reprises sur des chemins forestiers et sur la route 117. Ils protestaient contre le non-respect d'ententes territoriales et contre certaines interventions du ministère des Affaires indiennes.

En 1991, la communauté a signé un accord avec les gouvernements du Québec et du Canada visant le développement durable et la cogestion des ressources sur leur territoire traditionnel de 10 000 km2 dans la réserve faunique La Vérendrye. En 1998, les Algonquins et le Québec ont signé une entente bilatérale qui engageait les parties à terminer les travaux amorcés en 1991 et à conclure de nouveaux accords pour améliorer le sort de la communauté.

La communauté désirait entre autres obtenir des redevances sur l'exploitation des ressources forestières, qui représente des revenus estimés à 100 millions de dollars par an. Depuis 2006, la mise en oeuvre des ententes est en veilleuse, entre autres en raison de la crise de légitimité à la direction du conseil de bande.

Une partie de la communauté accuse le gouvernement fédéral de vouloir s'immiscer dans les affaires internes de la Première Nation en court-circuitant le processus traditionnel des Algonquins pour le choix de leur chef. Le fédéral voudrait que la communauté élise son chef de la même façon que les autres Premières Nations.

Les Six Nations de Caledonia

Des membres des Six Nations de la rivière Grand bloquent une route à Caledonia, près de Hamilton, en Ontario, le 23 mai 2006.

Des membres des Six Nations de la rivière Grand bloquent une route à Caledonia, près de Hamilton, en Ontario, le 23 mai 2006.

Photo : La Presse canadienne / Nathan Denette

Pendant la guerre d'indépendance des États-Unis, les Six Nations (membres de la Confédération iroquoise) ont été loyales à la Couronne britannique. Pour les remercier, le gouverneur Haldimand leur a remis, en 1784, une bande de terre le long de la rivière Grand, près de Hamilton, dans le sud de l'Ontario. Aujourd'hui, la réserve dans laquelle vivent les Six Nations de la rivière Grand ne fait que 5 % de la superficie accordée à l'époque.

Depuis février 2006, les membres des Six Nations de la rivière Grand occupent un développement domiciliaire à Caledonia, tout près des limites de leur réserve. Ils affirment que cette terre leur appartient et qu'ils n'ont jamais accepté de la céder. Les premiers mois de l'occupation ont donné lieu à des échanges violents entre Autochtones et non-Autochtones.

En tout, les Six Nations de la rivière Grand ont près de 30 revendications particulières.

Le parc et le camp Ipperwash

Une barricade érigée près de l'entrée du parc provincial Ipperwash, en Ontario, le 7 septembre 1995

Une barricade érigée près de l'entrée du parc provincial Ipperwash, en Ontario, le 7 septembre 1995

Photo : La Presse canadienne / Moe Doiron

Le 4 septembre 1995, une trentaine de Chippewas de Kettle et Stony Point occupent le parc provincial d'Ipperwash, en Ontario. Ils affirment que des lieux de sépulture sacrés s'y trouvent. Deux jours plus tard, l'un d'entre eux, Dudley George, est abattu par des agents de la police provinciale.

Depuis deux ans, ces Chippewas occupaient le camp militaire d'Ipperwash, adjacent au parc. Ils protestaient contre la lenteur des négociations avec le gouvernement fédéral pour la restitution de leurs terres.

Le litige est historique. Les terrains en cause avaient été donnés aux Chippewas en 1827, lors de l'achat de la parcelle Huron. Les Chippewas avaient alors vendu à la Couronne plus de 2 millions d'acres de terres situées entre le lac Huron et le lac Érié. En échange, ils avaient obtenu, entre autres, des terres de réserve, dont celles de Kettle Point et de Stony Point.

Dans les années 20, la communauté avait vendu une partie de ces terres, y compris celles qui forment aujourd'hui le parc d'Ipperwash. Ces cessions de terres font aujourd'hui l'objet de revendications particulières.

Puis, pendant la Seconde Guerre mondiale, le gouvernement fédéral a exproprié des terrains de la réserve Stony Point pour y construire la base militaire d'Ipperwash, devenue plus tard un camp d'entraînement.

En 1981, le fédéral paie 2,5 millions de dollars à la communauté pour l'utilisation des terres du camp Ipperwash et promet de les rendre lorsqu'il n'en aura plus besoin. En 1993, les terrains ne sont toujours pas rendus et c'est le début de l'occupation.

La mort de Dudley George a donné lieu à une enquête publique, dont le rapport a été publié en 2007. Le gouvernement de l'Ontario s'est entendu en 2009 avec la Première Nation pour lui transférer les 56 hectares du parc provincial d'Ipperwash, répondant ainsi à une des principales recommandations du rapport.

La danse du Soleil au lac Gustafsen

John Ignace, surnommé Wolverine, un des Autochtones ayant occupé un terrain au bord du lac Gustafsen, en Colombie-Britannique, est escorté par un agent de la Gendarmerie royale le 17 septembre 1995.

John Ignace, surnommé Wolverine, un des Autochtones ayant occupé un terrain au bord du lac Gustafsen, en Colombie-Britannique, est escorté par un agent de la Gendarmerie royale le 17 septembre 1995.

Photo : Chuck Stoody

Pendant un mois de l'été 1995, une vingtaine de membres et de sympathisants de la nation Shuswap ont occupé un terrain au bord du lac Gustafsen, à 350 kilomètres au nord-est de Vancouver. Au point culminant de l'occupation, près de 400 soldats et membres de la Gendarmerie royale du Canada entouraient le terrain. Des coups de feu ont été échangés, mais on n'a déploré aucun mort.

Depuis 1989, le propriétaire permettait aux Autochtones d'utiliser son terrain, considéré comme sacré, pour la cérémonie de la danse du Soleil. Mais cet été-là, des participants ont refusé de partir après la cérémonie.

Après un procès qui a duré 10 mois, 15 des 18 accusés ont été déclarés coupables d'un éventail d'accusations, allant du méfait à l'agression contre des policiers.

Bon nombre de dirigeants autochtones ont exprimé leur désaccord avec la façon de faire des occupants du lac Gustafsen. Ils ont néanmoins incité les gouvernements à accélérer le règlement des revendications des Autochtones afin d'éviter que ce genre d'événement se reproduise.

Comme sur la majeure partie de la Colombie-Britannique, les Autochtones n'ont jamais cédé leurs droits sur les terres qui entourent le lac Gustafsen.

Kanesatake et le pont Mercier

La barricade érigée près d'Oka en 1990

La barricade érigée près d'Oka en 1990

Photo : La Presse canadienne / CP PHOTO/Paul Chiasson

En mars 1990, des Mohawks de Kanesatake dressent une barricade pour protester contre l'agrandissement d'un golf et la construction d'habitations sur des terres qu'ils revendiquent dans la municipalité voisine d'Oka. (Voir la section « Le casse-tête de Kanesatake » dans la page « Des communautés en marche »).

Trois mois plus tard, le 11 juillet, une centaine de policiers de la Sûreté du Québec chargent la barricade. Une fusillade fait un mort, le caporal Marcel Lemay. Le même jour, d'autres Mohawks, originaires de la réserve de Kahnawake située quelques dizaines de kilomètres plus loin, bloquent le pont Mercier. En temps normal, 70 000 voitures empruntaient chaque jour ce pont pour se déplacer entre Montréal et la Rive-Sud du Saint-Laurent.

Ce n'est qu'à la fin d'août que le pont Mercier sera rouvert à la circulation. La barricade de Kanesatake, elle, sera démantelée le 26 septembre.

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