Les Gitxsan réclament le départ immédiat du CN et d'autres entreprises
Les Gitxsans revendiquent un territoire de 33 000 km2 dans le nord-ouest de la Colombie-Britannique.
Photo : Gitxsan.com
Prenez note que cet article publié en 2014 pourrait contenir des informations qui ne sont plus à jour.
La Première Nation Gitxsan distribue des avis d'expulsion ordonnant aux entreprises de quitter immédiatement leur territoire traditionnel situé dans le nord-ouest de la Colombie-Britannique.
Le mois dernier, encouragés par une décision sans précédent de la Cour suprême du Canada accordant pour la première fois un titre ancestral autochtone à une Première Nation de la Colombie-Britannique, les chefs héréditaires des Gitxsan ont voté à l'unanimité pour expulser les entreprises de leur territoire.
Des entreprises forestières, récréatives, sportives, et le Canadien National ont des activités sur les 33 000 km2 revendiqués par les Gitxsans.
Des représentants de Victoria, d'Ottawa, et du Canadien National (CN) ont rencontré la Première Nation lundi, mais n'ont pas pu s'entendre. Les Gitxsans sont donc passés à l'action mardi.
Carte du territoire revandiqué par les Gitxsans dans le nord-ouest de la Colombie-Britannique.
Photo : bctreaty.net
La négociatrice en chef, Gwaans Beverley Clifton Percival, affirme que les Gitxsans veulent éviter toute forme de violence. « On ne cherche pas le conflit, précise-t-elle. On va distribuer les avis d'expulsion de façon paisible, en faire la lecture aux personnes visées, et leur demander de quitter nos terres ».
Selon Beverley Clifton Percival, la Première Nation essaie depuis 2001 de négocier un traité avec la Couronne, qu'elle accuse de manquer à son devoir de consultation.
C'est une situation causée par Ottawa et par la Province. C'est donc à eux de trouver la solution.
Dans un communiqué, la Première Nation prétend qu'aucune négociation n'a eu lieu avec le gouvernement provincial, même si le ministre des Relations et de la Réconciliation avec les Autochones, John Rustad, affirme travailler avec les Gitxsans.
Pour l'instant, Beverley Clifton Percival ne précise pas quelles démarches prendront les Gitxsan si les compagnies ne respectent pas l'avis d'expulsion.
Selon elle, le CN serait prêt à discuter, et la Première Nation Gitxsan espère encore arriver à une entente.
Un texte de Maryse Bernard.
Dans une décision sans précédent rendue par la Cour suprême du Canada le 26 juin, les six bandes de la Première Nation britanno-colombienne Tsilhqot'in, forte d'environ 3000 personnes, ont obtenu un titre ancestral autochtone, et donc un droit de gestion, sur un territoire de plus de 1750 kilomètres. La décision a donné espoir aux plus de 200 nations autochtones de la Colombie-Britannique qui n'ont toujours pas signé de traités. Prises ensemble, leurs revendications couvrent presque l'entièreté du territoire de la province.
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