Là, on voit la poutre de la corniche qui est pourrie; ici, il y a un trou dans le toit
, constate Frédéric Beaulieu en faisant le tour de la vieille gare du Canadien Pacifique de Shawinigan.
Les marmottes ont même fait leur nid à côté de la fondation
, lâche le directeur des communications de la municipalité, en enjambant l’entrée du tunnel creusé par les dodus mammifères.
Le bâtiment, inauguré en 1927, se retrouve à l'abandon depuis une trentaine d’années. En fait, depuis l'arrêt du service pour les passagers, explique cet enfant du pays, nostalgique de l’ambiance animée de sa jeunesse.
Depuis qu’elle est propriétaire des lieux, en 2017, la Ville a réalisé quelques travaux d’urgence, sauf que pour faire peau neuve, un véritable investissement est nécessaire.
La couverture est à refaire, de même que la fenestration et la corniche en bois, typique des gares patrimoniales canadiennes. Celle-ci a été classée par le gouvernement fédéral en 1994. Mais la cerise sur le gâteau, c’est l’amiante qui se trouve dans les murs. Le montant total des travaux s’élève à plus d’un million de dollars, estime M. Beaulieu.
Il y a quelques mois, la municipalité a lancé un appel d’offres pour attirer d'éventuels repreneurs. Une dizaine d’investisseurs se sont montrés intéressés, mais tous ont été refroidis par le montant de la facture.
La première option serait maintenant que la ville se charge des travaux, mais je ne suis pas certain que les élus et les citoyens soient d'accord avec une telle dépense, argue-t-il. La deuxième, c’est la démolition, et c'est évident qu'on va évacuer toutes les options possibles et inimaginables avant d'en arriver-là.
Un véritable sac de nœuds pour l’administration municipale, même si, pour M. Beaulieu, il y a toujours un mince espoir d’obtenir un financement de Québec.