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Kori Cheverie, une entraîneuse faite pour Montréal

Une femme parle au micro.

L'entraîneuse-chef de l'équipe de Montréal dans la LPHF, Kori Cheverie.

Photo : The Canadian Press / Graham Hughes

L’embauche de Kori Cheverie, une entraîneuse unilingue anglophone, à la barre de l’équipe de Montréal dans la LPHF a fait jaser. La principale intéressée reconnaît que son arrivée dans la métropole n’a pas été facile. La barrière linguistique, la pression et l’attention médiatique… Le défi s’annonçait immense.

Celle qui a joué dans la défunte Ligue canadienne de hockey féminin (LCHF) croyait savoir à quoi s’attendre pour avoir elle-même disputé des matchs à Montréal dans le passé.

Je savais que Montréal avait les meilleurs partisans, mais je dois reconnaître que là, c’est à un tout autre niveau. Tout est différent. La compétition est incroyable. Les installations, les partisans sont extraordinaires. C’est quelque chose que je n’ai jamais vécu en tant que joueuse. C’est tout ce que nous avions toujours espéré, avoue-t-elle d'entrée de jeu.

Très tôt, Kori Cheverie a choisi de raccrocher ses patins afin de se concentrer sur une carrière d’entraîneuse. À l’Université Ryerson, elle est devenue la première femme derrière le banc d’une équipe masculine universitaire au pays. Elle a mené la Nouvelle-Écosse à son meilleur résultat en hockey féminin avec une médaille d’argent aux Jeux du Canada. Elle a aussi été adjointe de l’équipe masculine des moins de 18 ans, en plus d’agir en tant qu’entraîneuse invitée avec les Penguins de Pittsburgh dans la LNH.

La pression, Kori Cheverie connaît. Si elle se croyait prête à assumer le rôle d’entraîneuse-chef de l’équipe montréalaise dans la LPHF, elle reconnaît aujourd’hui qu’elle ne s’attendait pas à un si gros choc. Une période d’adaptation a été plus que nécessaire.

Je sens que j’ai souvent été placée dans des positions où il y avait de la pression depuis le début de ma carrière d'entraîneuse. J’ai été pas mal sous les projecteurs. Ce n'est pas quelque chose que je prends à la légère. Je ne dirais pas que c’est quelque chose que j’adore particulièrement. Montréal est assurément différent, en commençant par la barrière de la langue. Je suis consciente de la culture et de l’importance de préserver la langue française, soutient-elle.

Chaque semaine, Kori Cheverie suit des cours de français à distance. Déjà, ses efforts portent leurs fruits puisqu’elle a pris l’habitude de commencer ses points de presse d’après-match en français.

C’est quelque chose que j’aime faire. Ça donne une pause à mon cerveau. Plutôt que de penser au hockey uniquement, je pense au hockey, mais en français. C’est un gros défi pour moi personnellement et une réalité que je n’ai pas vécue auparavant, mais tout ce que je fais, je veux le faire à mon plein potentiel. Je ne suis pas du genre à faire les choses à moitié. Mon français est devenu quelque chose d’important pour moi.

Avec l’équipe canadienne, elle est l’adjointe de Troy Ryan et n’a donc pas à parler aux membres des médias. À Montréal, la réalité est tout autre. Chaque jour, elle doit répondre aux questions, justifier ses décisions.

C’est peut-être quelque chose que je ne réalisais pas au départ, reconnaît-elle. Dans un marché comme celui de Montréal, les gens te connaissent. Ils savent qui je suis et me demandent des photos dans la rue. C’est bizarre, mais en même temps, c’est cool. Je n’avais définitivement jamais eu autant d’attention médiatique, mais c’est bon.

Je suis dans un marché où j’essaie de construire une nouvelle équipe, de travailler avec de nouvelles joueuses, d’apprendre une nouvelle langue et je dois me présenter devant des médias qui posent beaucoup de questions parce qu’ils sont passionnés par leur ville et leur équipe. C’est un bel apprentissage pour moi, en tant qu’entraîneuse, d’arriver dans un marché où l’équipe est populaire dès le départ. Maintenant, peu importe les défis que j'aurai dans le futur, tout sera facile!

Une entraîneuse de hockey parle aux joueuses.

L'entraîneuse-chef Kori Cheverie, s'adresse aux joueuses.

Photo : The Canadian Press / Graham Hughes

Pour connaître une telle ascension, la femme de 36 ans a dû faire beaucoup de sacrifices. Même si sa réalité est parfois difficile, elle demeure persuadée que le jeu en vaut la chandelle.

Je pense que le coaching, c’est un mode de vie difficile juste pour l'ampleur de la préparation et les déplacements. Ça peut être un emploi assez solitaire. Si tu veux atteindre le plus haut niveau, il faut beaucoup de préparation, d’attention aux détails. Les emplois rémunérés d'entraîneur sont à l’extérieur de ma province, la Nouvelle-Écosse. J’ai donc passé la majorité de ma vie loin de la maison depuis 2010. J’ai habité à Toronto pendant 12 ans, à Calgary et maintenant, à Montréal. J’ai beaucoup déménagé afin de poursuivre ma passion, explique-t-elle.

Si elle pouvait d’abord paraître rigide et sérieuse, même parfois sur la défensive, elle semble davantage à l'aise dans son rôle. Le masque finalement tombé, les amateurs et les journalistes ont découvert, si ce n'était pas déjà fait, une remarquable tête de hockey et une femme particulièrement charismatique. Elle sent que la perception des Montréalais à son égard a changé depuis son arrivée.

Je ne me sens pas comme je me sentais au départ. Les gens savent que j’essaie, que j’y travaille. Je pense que le succès de l’équipe aide aussi.

La réalité, c’est que Kori Cheverie a compris ce qu'il faut pour être entraîneuse à Montréal. Après un début difficile, elle savoure maintenant sa nouvelle réalité et est récompensée pour ses efforts. Si être entraîneur à Montréal n’est pas fait pour tout le monde, c’est un poste qui semble taillé sur mesure pour elle.

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